Ses inconnus célèbres
Une oubliée, mais célèbre à son époque:
Etant enfant, la mémoire populaire personnifiée pour moi par ma grand-mère Béatrix Platel m'avait appris que la nourrice du Président Raymond Poincaré était une femme originaire de Vaubécourt.
Cette illustre inconnue demeurait dans le quartier de Bourgogne.
Rappelons que Raymond Poincaré (1860/1934) né à Bar-le-Duc (Meuse), est Président de la République de 1913 à 1920, et Président du Conseil à diverses reprises.
Un notable local.
Le Maire pour les uns, le Nénesse pour d'autres. Ernest Chaudron.
Personnage singulier, admiré, critiqué qui a assumé pendant plusieurs décennies la direction de la commune quelques fois d'une main de fer. ( maire de 1947 à 1989).
C'est chez lui que petits, nous allions chercher le lait fraîchement trait, nous le ramenions, à la maison faisant attention de ne pas renverser le pot en chemin, passant le long du fossé qui bordait le parc de M Colas, passant devant la croix qui se trouve maintenant à proximité de l'ancien dépôt d'ordure. (Le parc de M Colas ) De jolies violettes se trouvaient à proximité du calvaire.
De ses 4 enfants, aucun de demeure dans le village, lui dont le voeux aurait été que son fils Jacky vienne installer une usine à Vaubécourt aurait sans doute apprécié que son petit-fils agriculteur comme lui revienne un jour habiter sa maison.
Un petit homme indispensable :
Le forgeron, le Père Jean. Jean Gabriel.
Il officia pendant des dizaines d'années non pas à la commune mais à la forge, rendant service à tous ceux qui venaient le solliciter, rouspétant, maugréant, vociférant comme une vieille locomotive mais trop heureux d'être encore utile même à un âge plus qu'avancé.
La piqueuse : La Simone. Simone Dromas.
Le service / multiservice avant l'heure. Elle officiait comme infirmière pour faire les piqûres. Elle vendait le très localement célèbre " savon de Simone " et ses saucissons.
Mais elle aidait aussi, les familles à préparer leurs morts.
Alix : Alix André.
Il faisait le tour du village avec sa clochette pour annoncer à la population les décisions du conseil municipal. " Ding Ding Ding, Avis à la population ! ……"
Maurice Thierion, mort à 95 ans, époux de Pauline. Pendant des années, il fut facteur mais aussi garde-pêche.
Sur la fin de sa vie, il me confia qu'il avait surpris mon grand père Emile Platel alors que ce dernier pêchait dans la réserve. Il en avait fait part au maire, le Nénesse, qui bien que ses rapports avec mon grand père soient ponctués de haut et de bas ne donna aucune suite.
Mon parrain, André Quentin, ancien ouvrier agricole aux Merchines, il fut prisonnier de guerre lors de la seconde guerre mondiale. Il s'engagea dans l'armée de métier, à la suite du conflit, fit partie des troupes d'occupation en Allemange avant de partir pour plusieurs séjours en Indochine. Séjours aucoursdesquels il fut blessé. Il il recevra la Légion d'Honneur. A la suite de son histoire militaire, il travailla quelques années dans une société de travaux publics avant de prendre sa retraite. Vieux célibataire, il surveillait jalousement son verger, situé à la Croix Bertrand. Il utilisait pour ce faire une paire de jumelle.
Une anecdote concernant cette homme bourru. Alors qu'il se trouvait dans un bar, un ancien prisonnier racontait ses souvenirs de guerre et la dureté des camps de prisonniers. Il le fit taire en lui rappelant que dans ce camp l'homme était kapo. Et que pour lui la vie y avait sans doute été moins dure que pour certains autres.
Et encore bien d'autres inconnus célèbres dont la gomme du temps efface doucement le souvenir. Le " père " Moingeon :
Parmi les héros des histoires qui ont bercé de mon enfance, il y a M Ernest Moingeon, cette célébrité meusienne était exploitant forestier mais il est resté célèbre pour ses tours de prestidigitation dont le tour avec son célèbre tonneau magique duquel il faisait sortir selon mon grand-père la boisson que la personne qui se trouvait en face de lui désirait boire.
M Moingeon homme de cœur était aussi réputé pour être un calculateur humain d'une puissance incroyable.
Il achetait du bois aux propriétaires forestiers et offrait un spectacle incroyable à ces gens à une époque où la télévision n'existait pas encore.
On ne peut que regretter de ne pas avoir connu cet homme capable de prodige si l'on en croit la presse de l'époque et les chanceux qui ont eu la chance de la voir.
Je pense que bien des personnes du village se souviennent encore de cet homme et pourrait témoigner de la véracité des exploits de cet homme.